Magus Dubinaro de Bonisagus

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Les quatre éléments et les quatre humeurs, l'être humain au centre. Barthélemy l'Anglais, Le Livre des propriétés des choses, France (Anjou, Maine), XVe siècle. Source : Paris, BnF, département des Manuscrits, Français 135, fol. 91.

Identité

Joueur Olivier
Nom du personnage Dubinaro
Nom de naissance Jean Duval
Sexe Masculin
Date de naissance 1174
Age 38
Maison Bonisagus
Confiance 2
Distorsion 2 (10)
Cicatrices

  • Sous une vive lumière, Dubinaro brille comme du cristal de roche.
  • Dans une aura infernale, Dubinaro prend une apparence juvénile (celle qu'il avait lors de la disparition de Claudia).

Caractéristiques

Int +4 (rat de bibliothèque)
Per +1
For -1 (fluet)
Ené +2
Pré –1 (timide)
Com 0
Dex +1 (agile)
Viv +1 (nerveux)

Traits de caractère

Optimiste +3
Jovial +1
Médiateur +1

Réputation

Aucune pour le moment


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Notre ami Olivier Leveau est décédé ce 18 décembre 2011 dans des circonstances aussi tragiques qu’absurdes, victime d’un conducteur fantôme ayant pris l’autoroute à contre-sens.

Pourquoi lui, pourquoi là, pourquoi à ce moment-là… Olivier, qui avait d’ordinaire de la chance aux dés (plus que d’autres en tout cas), nous a ainsi été arraché, brusquement, sans le moindre avertissement, sans la moindre raison non plus. Nous qui sommes tellement habitués à ce que les histoires que nous racontons – aussi sombres puissent-elles paraître à ceux qui s’y trouvent plongés – aient un sens, une morale, ou au moins une certaine forme de justice poétique, nous nous voyons soudain rappeler que la vie réelle n’obéit pas à la même logique.

Vu le nombre d’heures qu’un joueur de jeu de rôles passe à incarner ses personnages, vu l’énergie et la passion qu’il y investit, il n’y a rien d’étonnant à ce que ceux-ci lui ressemblent, exprimant autant de facettes de sa personnalité. C’est dès lors à travers les personnages créés par Olivier que nous voudrions lui rendre hommage.

Olivier, c’était d’abord Magus Dubinaro de Bonisagus, un érudit qui étudiait les summae et les tractati avec autant de ferveur que son créateur dévorait les romans de Dean Koontz. Un infatigable optimiste, également, qui, aussi pénibles eussent été les épreuves à traverser (et il y en eut), finissait toujours par aborder l’avenir avec le sourire. Un enthousiasme un peu brouillon, parfois, qui le rendait difficile à comprendre par ses sodales réunis en Conseil; mais compensé par une grande loyauté au groupe, à l’Alliance, à ses amis. Un autre trait marquant de Dubinaro, qui n’apparaît certes pas expressis verbis sur sa fiche, c’était son goût pour l’équilibre : Olivier n’aimait pas les personnages extrêmes ou surspécialisés; il préférait de loin le panachage, le touche-à-tout, la moyenne plus que l’écart type, choix qui n’était sans doute pas exempt de toute tentative « d’optimalisation » des règles (mais quoi de plus naturel de la part d’un homme habitué à traquer l’évitement abusif de l’impôt ?); à moins que cela ne s’explique simplement par le fait qu’aux yeux d’Olivier, son personnage était appréhendé comme un tout, de la même manière que nous avons entendu un nombre incalculable de fois Dubinaro nous expliquer que « les quatre Arts n’en forment qu’un ».

Olivier, c’était aussi et surtout Ronald Lenteterre, qu’il semblait même préférer à Dubinaro. Ronald, ce personnage improbable, exprimait bien tout l’humour d’Olivier : un Compagnon qui, sans être doté du Don, se prenait néanmoins pour un Mage et ne ratait jamais une occasion de rappeler aux autres membres de l’Alliance son « statut » ! Oui, le comique de répétition était assurément l’un des ressorts préférés d’Olivier. Ronald, c’était aussi un homme doté d’une (saine) ambition : né serf, ayant acquis sa liberté à force de travail, devenu marchand à Saint-Gilles-du-Gard, seigneur foncier à Saint-Pons et intendant de Villa Manlia… derrière cette force tranquille, on reconnaît sans doute l’Olivier qui n’hésitait jamais à consacrer ses week-ends à préparer les multiples concours dont la carrière administrative est pavée. Ronald, qui plus d’une fois a sauvé la vie de ses compagnons au péril de la sienne. Ses prémonitions, si elles ont épargné à ses amis plus d’un revers, n’ont malheureusement pas su préserver la vie de son maître.

Olivier, c’était encore Filou, ce chat magique ayant acquis la parole en s’abreuvant à une source enchantée, et qui ne se privait pas, depuis lors, de commenter de manière ironique les aventures des personnages. On reconnaît là l’Olivier farceur, roi des calembours et grand inspirateur de la section « Ils l’ont vraiment dit » de ce site.

Olivier, c’était encore de nombreuses autres voix et de multiples visages : en remontant à nos années d’adolescence, il y avait Zéran alias Stéphane Longchamps, le moine-philosophe habitué du Requin blanc qui « améliorait son esprit avec Mind » (sans que personne n’ait jamais vraiment su ce que cela signifiait); Ricana, qui avait su donner à Olivier le goût trouble des intrigues Tremere; et, plus proches de nous, la voix caverneuse d’Eternel, Magnolia l’ingénue, Murbella la perfide, Edelmir le Venteux, Stybat l’Implacable, Isvil dont son nom parlait pour lui, Jean qui rit et Jean qui pleure…

Olivier, toi qui, il n’y a pas si longtemps, écrivais encore sur le forum que tu avais « plein de projets »… toi qui rêvais de baguettes de cristal et de tours mystiques, que tu n’as pas eu le temps d’inventer… toi qui as dû partir avant la fin de l’histoire… nous n’avons pas pu te dire adieu, mais, puisque jouer à Ars Magica avait mieux su te donner le goût du latin que tous tes professeurs d’humanité, nous espérons seulement ceci : requiescas in pace.

Tes amis rôlistes,
Eva, Michaël, Nicolas, Rafaël et Renaud